Économie: Une confiance mise à rude épreuve

Comment évaluez-vous la situation économique actuelle? Et quelles sont vos attentes pour l’avenir? C’est avec un scepticisme croissant que les entreprises et les consommatrices et consommateurs de nombreux pays ont répondu à ces questions au cours des derniers mois. Les incertitudes persistantes, principalement liées à la politique douanière américaine, ainsi que le ralentissement de l’économie mondiale pèsent sur la confiance. À ce jour, cette tendance ne s’est toutefois pas encore traduite par une nette diminution des investissements de la part des entreprises ou par une baisse marquée des dépenses de consommation. Il est cependant évident que, dans un tel contexte, la croissance ne peut pas faire de grands bonds en avant.

Selon la première estimation du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), l’économie suisse a progressé de 0,5% au premier trimestre. Cette croissance a été portée principalement par les commandes et les livraisons vers les États-Unis, qui ont été anticipées afin de devancer les droits de douane annoncés. Le secteur du commerce suisse a lui aussi tiré profit de l’augmentation mondiale du volume des échanges, de nombreuses entreprises du monde entier ayant eu la même réaction. Il faut toutefois s’attendre à un mouvement inverse pour le deuxième trimestre en cours. En effet, le moral de l’industrie s’est nettement dégradé récemment en raison de carnets de commandes dégarnis. Par ailleurs, la conjoncture nationale montre quelques signes de faiblesse.

Croissance, conjoncture et tendance

En pourcentage

Ce graphique montre la croissance annuelle effective du produit intérieur brut (PIB) suisse depuis 1995, sa tendance à long terme et un indicateur avancé du climat conjoncturel. Ce dernier indique que la dynamique de croissance a fortement augmenté dernièrement.
Source: Bloomberg

Le mois dernier, le moral de l’économie américaine n’a cessé de se dégrader. L’importante détérioration concernant les entreprises de services et de construction est particulièrement frappante, car elle indique qu’un net recul de la demande est attendu dans les mois à venir. Cela s’explique sans doute aussi par le fait que les consommatrices et les consommateurs américains sont très pessimistes en ce moment et que le climat de consommation se situe actuellement au deuxième niveau le plus bas jamais enregistré. Le point positif, c’est que les chiffres de l’économie réelle se sont certes affaiblis, mais qu’ils restent au niveau de la tendance à long terme. Ni l’activité de consommation ni les investissements n’ont été fortement réduits et le marché du travail n’a pas non plus montré de signes de faiblesse jusqu’à présent. Toutefois, il semble peu probable que la baisse du climat de consommation reste sans répercussions sur l’économie réelle. De plus, la réforme fiscale du président Trump ne devrait donner que des impulsions marginales à la conjoncture.

Croissance, conjoncture et tendance

En pourcentage

Ce graphique montre la croissance du PIB américain réel, sa tendance à long terme ainsi qu’un indicateur avancé du climat conjoncturel à partir du milieu des années 1990. D’après l’indicateur avancé, le rythme de la croissance économique aux États-Unis devrait à nouveau ralentir prochainement.
Source: Bloomberg

Après une légère reprise au cours des deux derniers trimestres, l’économie de la zone euro semble à nouveau perdre un peu de sa vigueur. La conjoncture intérieure, en particulier, envoie des signaux plus faibles ces derniers temps. Ainsi, les valeurs relatives au climat de consommation dans le secteur des services n’ont cessé de fléchir et la croissance des chiffres d’affaires du commerce de détail a ralenti. Ce contexte a notamment favorisé le net recul du taux d’inflation. L’inflation sous-jacente a diminué dernièrement en raison de la pression moindre sur les prix dans le secteur des services, se rapprochant ainsi des objectifs fixés par la Banque centrale européenne (BCE). En juin, la BCE a par conséquent abaissé son taux directeur pour la huitième fois consécutive, le fixant à 2,15% dans le but de continuer à contenir l’inflation.

Croissance, conjoncture et tendance

En pourcentage

Ce graphique illustre la croissance du PIB réel et sa tendance ainsi qu’un indicateur avancé du climat conjoncturel pour la zone euro depuis 1995. D’après l’indicateur avancé, la croissance économique devrait prochainement stagner (entre 0 et 0,5%).
Source: Bloomberg

L’évolution économique dans les pays émergents demeure marquée par des disparités selon les régions. L’Inde reste le moteur de la croissance, mais le Brésil et l’Indonésie présentent eux aussi une conjoncture solide. Toutefois, l’évolution globale continue d’être ralentie par la Chine, qui est de loin la plus grande économie parmi les pays émergents et la deuxième plus grande économie mondiale. Le pays souffre de la crise immobilière persistante, qui freine considérablement le volume des investissements et la consommation. À cela s’ajoutent les tensions commerciales continues avec les États-Unis. Bien que les charges douanières sur les exportations vers les États-Unis aient pu être réduites de 145 % à 30 %, elles restent à un niveau élevé. Dans ce contexte, l’objectif de croissance de 5 % fixé par le gouvernement chinois pour l’ensemble de l’année 2025 semble difficilement atteignable.

Croissance, conjoncture et tendance

En pourcentage

Ce graphique montre la croissance moyenne du PIB réel, sa tendance ainsi qu’un indicateur avancé du climat conjoncturel pour une sélection de pays émergents depuis 1995. D’après l’indicateur avancé, la croissance devrait prochainement se situer entre 4% et 5% (valeurs tendancielles).
Source: Bloomberg

Données conjoncturelles mondiales

IndicateursSuisseÉtats-UnisZone euroGrande-BretagneJaponIndeBrésilChine
Indicateurs
PIB A/A 2025T1
Suisse
2,0%
États-Unis
2,1%
Zone euro
1,5%
Grande-Bretagne
1,3%
Japon
1,7%
Inde
7,4%
Brésil
2,9%
Chine
5,4%
Indicateurs
PIB A/A 2024T4
Suisse
1,6%
États-Unis
2,5%
Zone euro
1,2%
Grande-Bretagne
1,5%
Japon
1,4%
Inde
6,4%
Brésil
3,6%
Chine
5,4%
Indicateurs
Climat conjoncturel
Suisse
+
États-Unis
Zone euro
Grande-Bretagne
Japon
+
Inde
+
Brésil
Chine
Indicateurs
Croissance tendancielle
Suisse
1,3%
États-Unis
1,6%
Zone euro
0,8%
Grande-Bretagne
1,8%
Japon
1,1%
Inde
5,3%
Brésil
1,8%
Chine
3,7%
Indicateurs
Inflation
Suisse
-0,1%
États-Unis
2,4%
Zone euro
1,9%
Grande-Bretagne
3,4%
Japon
3,7%
Inde
2,8%
Brésil
5,3%
Chine
-0,1%
Indicateurs
Taux directeurs
Suisse
0,0%
États-Unis
4,5%
Zone euro
2,15% 
Grande-Bretagne
4,25%
Japon
0,5%
Inde
5,5%
Brésil
15,0%
Chine
3,0%

Source: Bloomberg

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