Selon les chiffres publiés début septembre par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), l’économie suisse a connu une croissance de 0,7% au deuxième trimestre, ce qui est supérieur à sa tendance à long terme. Cette forte croissance est réjouissante, mais elle a été portée presque exclusivement par une augmentation des exportations dans les secteurs chimique et pharmaceutique. Pour le reste, l’évolution économique demeure mitigée. Sans les impulsions émanant du commerce extérieur, l’économie suisse aurait à nouveau stagné au deuxième trimestre – un schéma qui semble se poursuivre au début du troisième trimestre. En effet, les exportations ont de nouveau augmenté de manière significative ces derniers temps, tandis que la consommation et l’activité d’investissement peinent toujours à se redresser.
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Économie: la conjoncture mondiale en manque d’impulsions
L’évolution économique en Chine et en Europe continue de stagner tandis que les indicateurs avancés aux États-Unis laissent présager un nouveau ralentissement de la conjoncture. L’économie mondiale perd ainsi progressivement ses impulsions. La demande intérieure au niveau mondial est particulièrement faible. Seul le commerce extérieur a connu récemment une légère reprise, dont le secteur suisse de l’exportation en particulier a profité ces derniers mois.
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Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage
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Les indicateurs conjoncturels avancés aux États-Unis continuent de révéler un ralentissement sensible. Les entreprises industrielles et de construction américaines, en particulier, s’attendent à une baisse de leur activité dans les mois à venir en raison de la minceur des carnets de commandes. Même si les entreprises de services prévoient actuellement encore une croissance modérée, la dégradation significative sur le marché du travail pourrait mettre sous pression les dépenses de consommation des ménages. D’autant plus que le niveau de consommation actuel est soutenu non seulement par la hausse des revenus disponibles, mais aussi par la baisse du niveau d’épargne et l’augmentation du taux de défaillance des factures de carte de crédit. Compte tenu de ces perspectives conjoncturelles moyennes, on peut s’attendre à ce que la banque centrale américaine (Fed) assouplisse sa politique monétaire avant la fin de l’année, malgré un taux d’inflation sous-jacente supérieur à 3%.
Croissance, conjoncture et tendance
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La conjoncture économique dans la zone euro demeure faible. La production industrielle continue de baisser fortement, tandis que la population européenne peine à maintenir ses dépenses de consommation. Le climat dans le secteur des services s’est tout de même sensiblement amélioré en août. Toutefois, cette hausse a été essentiellement portée par les entreprises de services françaises qui ont profité des Jeux olympiques de Paris: la stabilité de cette reprise reste donc discutable. Dans ce contexte, la pression s’accroît sur la Banque centrale européenne (BCE) afin que bientôt, elle assouplisse encore sa politique monétaire, après les deux premières interventions en juin et en septembre. Toutefois, l’inflation persistante dans le secteur des services, qui reste supérieure à 4%, ne devrait pas le permettre dans un premier temps.
Croissance, conjoncture et tendance
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La dynamique de croissance dans les pays émergents s’est récemment quelque peu affaiblie. Cela s’explique principalement par la faiblesse persistante de la conjoncture traversée par la Chine, la plus grande économie des pays émergents. Ainsi, même en août, il n’y avait guère de signes de reprise perceptible. Autre source d’inquiétude: la chute des prix de l’immobilier, principale forme d’épargne pour la classe moyenne chinoise, se poursuit sans relâche. Par ailleurs, l’inflation de base a continué de fléchir récemment et n’est plus que de 0,4%, ce qui est exceptionnellement bas pour une économie qui se caractérise normalement par une forte croissance. Enfin, le rythme de la croissance dans d’autres pays émergents comme l’Inde, la Thaïlande, les Philippines et le Chili a depuis peu ralenti. Dans l’ensemble, l’évolution de la croissance correspond toutefois à la tendance à long terme de ces pays.
Croissance, conjoncture et tendance
En pourcentage
Données conjoncturelles mondiales
Indicateurs | Suisse | États-Unis | Zone euro | Grande-Bretagne | Japon | Inde | Brésil | Chine |
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Indicateurs PIB A/A 2024T1 |
Suisse 0,6% |
États-Unis 2,9% |
Zone euro 0,5% |
Grande-Bretagne 0,3% |
Japon –0,9% |
Inde 7,8% |
Brésil 2,5% |
Chine 5,3% |
Indicateurs PIB A/A 2024T2 |
Suisse 1,9% |
États-Unis 3,1% |
Zone euro 0,6% |
Grande-Bretagne 0,9% |
Japon –0,8% |
Inde 6,7% |
Brésil 3,3% |
Chine 4,7% |
Indicateurs Climat conjoncturel |
Suisse – |
États-Unis – |
Zone euro = |
Grande-Bretagne + |
Japon + |
Inde + |
Brésil – |
Chine + |
Indicateurs Croissance tendancielle |
Suisse 1,3% |
États-Unis 1,6% |
Zone euro 0,8% |
Grande-Bretagne 1,8% |
Japon 1,1% |
Inde 5,2% |
Brésil 1,7% |
Chine 3,8% |
Indicateurs Inflation |
Suisse 1,1% |
États-Unis 2,5% |
Zone euro 2,2% |
Grande-Bretagne 2,2% |
Japon 2,8% |
Inde 3,5% |
Brésil 4,2% |
Chine 0,6% |
Indicateurs Taux directeurs |
Suisse 1,25% |
États-Unis 5,0% |
Zone euro 3,65% |
Grande-Bretagne 5,0% |
Japon 0,3% |
Inde 6,5% |
Brésil 10,50% |
Chine 3,35% |
Source: Bloomberg